CFDT – le progrès en tête, 10 000 militants réunis à Paris
Dix mille militants CFDT ont célébré le 3 octobre la place de première organisation syndicale dans le privé. Un temps aussi festif que revendicatif lors duquel l’organisation a pris rendez-vous pour les réformes à venir et les prochaines élections professionnelles dans la fonction publique.
Énergie orange à bloc ! Dix mille militants CFDT, pour l’essentiel élus et mandatés d’entreprise et d’administration, étaient rassemblés ce 3 octobre au Paris Event Center pour fêter la place de première organisation syndicale du privé lors du rassemblement « Le Progrès en tête ! ».
Une journée exceptionnelle, construite en deux temps. Le matin, les participants, venus de toutes les régions de l’Hexagone et d’outre-mer et de tous les champs professionnels, ont pu piocher, au gré de leurs envies, parmi les stands, espaces de rencontre avec les fédérations, animations et agoras consacrés à de multiples thématiques.
Deux agoras dédiées aux ordonnances réformant le code du travail ont permis aux militants de débattre du contenu des textes et de la stratégie adoptée par la CFDT.
Les multiples victoires de la CFDT
L’après-midi, la vague orange a montré son visage. Une véritable démonstration de force, saluée comme telle par Laurent Berger. Objectif : fêter la place de première organisation syndicale.
L’hommage en forme de minute de silence à Edmond Maire, disparu deux jours plus tôt, a permis de rappeler le rôle qu’a joué l’ancien secrétaire général de la CFDT dans l’affirmation de la ligne réformiste ainsi récompensée.
« Ce résultat vient de loin », a insisté la secrétaire nationale Marylise Léon, en introduction d’un film listant les acquis obtenus par la CFDT, de la création de la section syndicale, en1968, au compte personnel d’activité, en 2016.
Cette utilité du syndicalisme CFDT, des équipes en ont témoigné sur scène : l’accord compétitivité, qui a permis de gagner un nouveau véhicule avec 300 embauches à la clé, chez Toyota ; le remboursement des temps de trajet des salariés chez Eurodisney ; le sauvetage de la PME rurale Caross’Industrie ; un contrat de génération donnant aux étudiants qui travaillent à la Maif un droit à l’embauche en CDI, etc.
Et parce que le syndicalisme CFDT se distingue aussi par ses modes d’action, les militants de la Semitan (régie des transports nantais) ont narré le buzz médiatique – et la victoire syndicale à la clé – qu’ont suscité ces chauffeurs de bus, à qui leur direction refusait le port du bermuda les jours de canicule, en mettant des jupes.
Chaque jour auprès des salariés et des agents
Des équipes de la fonction publique ont dit l’utilité d’un syndicalisme de proximité, « qui est là, avec les agents, tous les jours, qui les écoute et les accompagne », comme l’équipe du CHU de Nîmes, dont la devise est : « Au quotidien, notre métier, c’est vous ! » Des agents extrêmement percutés par les réorganisations successives mises en chantier depuis plus de dix ans et qui voient les promesses de l’actuel président de la République sur le gain de pouvoir d’achat se perdre dans des visées budgétaires de court terme.
« Les agents vont avoir besoin de la CFDT pour les élections professionnelles de décembre 2018 dans les fonctions publiques », ont insisté les militants présents.
Pour ce rendez-vous à venir, « toute la CFDT doit se mobiliser, avec un objectif : être première organisation syndicale demain, première organisation tout court, dans le privé et dans le public ! », a lancé Laurent Berger lors de son discours conclusif.
Autre enjeu majeur, le développement de l’organisation. « Car, a souligné le secrétaire général de la CFDT, pour construire le rapport de force, un argument pèse plus que d’autres : c’est la force du nombre ! […] Nous devons faire beaucoup plus pour donner envie aux travailleurs d’adhérer à la CFDT. Alors, participez au challenge développement ! »
De nombreux combats à mener
Et du rapport de force, a insisté Laurent Berger dans son discours conclusif, la CFDT va en avoir besoin.
Il a ainsi répondu à la colère des militants qui ont le sentiment de voir cette première place mise à mal par les ordonnances réformant le code du travail : « Oui, nous n’avons pas gagné cette bataille. Mais nous avons aussi beaucoup de victoires à notre actif. Des victoires, nous en aurons d’autres. Le syndicalisme est un long combat. »
Il a sommé le gouvernement d’être au rendez-vous de ses promesses : les sécurités pour les travailleurs, avec les réformes à venir de la formation professionnelle et de l’assurance-chômage, mais aussi le gain de pouvoir d’achat pour les agents publics – et ce sera l’objet de la mobilisation du 10 octobre.
Il a aussi taclé un « patronat d’un autre temps qui se satisfait trop bien de la lutte des classes, tant que c’est lui qui en sort vainqueur », en invitant les employeurs à sortir de cette vision rétrograde.
Il a surtout donné rendez-vous aux militants de la CFDT, les invitant à poursuivre le combat.
Celui du dialogue social – et c’est le sens de l’Appel des 10 000 à signer et faire signer.
Celui de la conquête des travailleurs pour leur prouver l’utilité du syndicalisme CFDT : ce sera l’objet de la journée du 9 novembre où toute la CFDT ira à leur rencontre.
Celui, enfin, du syndicalisme CFDT, que les militants pratiquent au quotidien dans les entreprises et les administrations.
Avec un mot d’ordre : « Soyons les premiers, les travailleurs en ont besoin. Soyons incontournables. Soyez la CFDT ! Ensemble, soyons la CFDT ! »